L'histoire de la piste de la Durantière débute dans les années 1970, où la ville de Nantes comme beaucoup d'autres agglomérations  se doit de répondre par des équipements sportifs publics aux attentes de sa population en forte augmentation. Elle inaugure donc sous la forme d'un nouveau concept "la plaine de jeux de la Durantière" en 1975 composée de 2 terrains de football, 1 piste d'athlétisme, 3 terrains de tennis, 1 piscine et un patinodrome.

Il est officiellement le premier patinodrome municipal inauguré en France récompensant le  dynamisme d'un sport reconnu comme tel dans la Cité des Ducs. C'est aussi le résultat d'un travail de longue haleine mené par des dirigeants charismatiques faisant passer le roller, de l'âge de pierre au moteur à explosion.

C'est tout d'abord René Guyader, le grand père de Yann, pionnier dans la création d'associations (ASTA de Nantes, La Vendéenne de la Roche/Yon, AL 4ème canton puis l'ASJN qui deviendra le Nantes Atlantique Rink Hockey). Il sera à l'initiative d'organisations d'événements sportifs de haut niveau sous l'égide du Métallo Sport Chantenaysien (France Angleterre en Rink Hockey 1957 et les Championnats de France Route à Chantenay 1958).

Un autre dirigeant va par la suite se montrer particulièrement actif par un long travail de "lobbying" mené auprès du monde politique de l'époque. Il en obtiendra la construction de  la piste de la Durantière en 1976 et la piste de la Colinière en 1981, il s'agit de Georges Houssais, père de Jacques.  

La piste de la Durantière est officiellement inaugurée dans le cadre d'un événement exceptionnel pour les anciens qui l'ont bien connu "Le Grand Prix des Nations" 1976. Et oui à l'époque, on ne mégotait pas sur les titres des manifestations et cela n'était pas superflu (voir la presse de l'époque). 

 

La Durantière a été également le théâtre de 3 championnats de France (1977, 1978 et 1980) dans une période où l'organisation d'un championnat de France piste alternait avec Grenoble sur l'anneau Olympique et la Piste des Peupliers à la Roche/Yon (Seules pistes officielles existantes). Chose importante, nous roulions à l'époque en roue de bois, SVP (La galerie photos est impressionnante de quoi revoir certaines figures qui on fait la légende de la piste aux étoiles) 

 

1976 : La Roche/Yon, 1977 : Nantes, 1978 : Nantes, 1979 : Grenoble, 1980 : Nantes, 1981 : Grenoble

Le passage en roue polyuréthane sur piste pour les championnats de France 1982 à la Roche sur Yon a peu à peu mis au rancard une génération de patineurs qui n'ont pas pu, pas voulu ou pas su s'adapter à de nouvelles techniques sur roues plastiques. C'est la fin à petit feu d'une époque et d'une autre façon  de patiner. Comme plus tard, certains patineurs devront changer du "Quad" pour la ligne.

Les constructions de pistes se sont alors développées un peu partout en France (St Brieuc, Le Mans, Gujan Mestras, Valence d'Agen, Pibrac, St Viaud, Massy, Petit Quevilly, Le Lude, Coulaines, St Philbert).

Mais la piste de la Durantière en dehors de l'activité club et de quelques compétitions locales est peu à peu oubliée car peut être considérée à tort comme obsolète (Piste de 160 mètres, relevée mais pas incurvée). La section roller du Métallo de part de mauvais choix politiques et l'appauvrissement de ses dirigeants s'éteint irrémédiablement en 1995.

Le dramatique accident de notre Ami Vincent RABEAU, (ex Métallo), sur la piste de la Colinière dans le cadre d'un entraînement du pôle espoir, entraîne une procédure judiciaire qui va imposer la mise aux normes des pistes de roller, les équipant de lisses pleines ou balustrades. La ville de Nantes a fait un choix en privilégiant la Colinière où est implanté le club de l'ASTA mais également le pôle France. La piste de la Durantière est alors condamnée par une barrière et une butte de terre, faute de combattants pour la défendre.

Sous cette butte de terre, plus de 60 ans d'histoire du roller et du sport nantais nous contemplent. Et c'est par pur respect pour ceux qui ont fait cette histoire qu'un triumvirat d'irréductibles s'est lancé dans le projet de réouverture de ce lieu jadis dédié au roller. L'histoire continue donc au nom de tous les anciens et pour les générations futures.  "Pour savoir où l'on va, sachons d'où l'on vient"